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L'hypertrophie bénigne de la prostate

L'hypertrophie bénigne de la prostate ou adénome prostatique

Au fil des ans, un tissu glandulaire apparaît fréquemment au sein de la prostate. La croissance progressive de ce tissu entraîne un grossissement excessif de la glande. C'est ce qu'on appelle un adénome. La prostate est dite "hypertrophiée". Une prostate hypertrophiée peut peser jusqu'à 100 g, contre 20 à 30 g lorsqu'elle est "saine".

Le risque de développement de l'hypertrophie bénigne de la prostate est proportionnel à l'âge. A 60 ans, on estime qu'un homme sur deux est touché alors que cela concerne jusqu'à 90 % des hommes au-delà de 70 ans. Le vieillissement de la prostate évolue lentement et demeure souvent bénin. Néanmoins, l'augmentation progressive de son volume a des conséquences au niveau urinaire. Celles-ci arrivent en tête de la liste des désagréments les plus douloureusement ressentis par les hommes. En effet, plus les signes d'augmentation du volume de la prostate deviennent importants, plus la qualité de vie est affectée, puisque le fait d'uriner difficilement et de plus en plus souvent affecte les déplacements, le travail, le repos nocturne... Les hommes sont touchés physiquement, psychologiquement et dans leur vie professionnelle, familiale et même amoureuse.


Les causes de l'apparition de l'adénome prostatique

Deux hypothèses causales sont émises dans l'apparition de l'adénome prostatique. Toutes deux sont liées aux hormones testostérone et oestrogènes.

Hypothèse 1 - La testostérone intervient dans la croissance et le fonctionnement de la prostate. Elle se transforme en DHT (dihydrotestostérone) sa forme active, sous l'action d'une enzyme nommée "5-alpha-réductase". L'activité de la 5-alpha-réductase augmenterait avec l'âge, provoquant parallèlement la hausse de la DHT, stimulant ainsi la croissance de la prostate.

Hypothèse 2 - Les oestrogènes stimuleraient eux aussi la croissance des cellules prostatiques et le rapport testostérone/oestrogènes serait régulateur de cette croissance. Un déficit en testostérone entraîne un excès relatif en oestrogène, ce qui favoriserait un développement excessif de la prostate. Or, la sécrétion de testostérone diminue au fil du temps.


Les troubles urinaires liés à l'adénome prostatique

Bien qu'elle soit située sous la vessie et qu'elle entoure la partie initiale de l'urètre, la prostate n'a aucun rôle urinaire. En revanche, l'augmentation de son volume peut devenir obstructif, en faisant clapet au niveau du col de la vessie. Cela va entraîner un ensemble de manifestations, regroupées sous le nom de prostatisme.


Certaines manifestations sont dites obstructives, c'est-à-dire qu'elles sont liées à la compression du canal de l'urètre par la prostate hypertrophiée. L'homme doit alors faire face à :
- une miction anormale, qui met du temps s'installer et se prolonge sans se terminer franchement, avec la sensation qu'il reste encore de l'urine dans la vessie après avoir uriné,
- une faible pression du jet urinaire,
- un jet intermittent, avec besoin d'uriner par à-coups (arrêts et départs du jet urinaire),
- un besoin de forcer pour réussir à uriner, la miction du matin étant la plus difficile.


D'autres manifestations sont dites irritatives, c'est-à-dire qu'elles témoignent d'une réaction de la vessie à l'obstacle. L'homme est alors confronté à :
- une augmentation de la fréquence des mictions, avec diminution de leur volume, appelée également pollakiurie. Cela peut se traduire par un besoin de retourner uriner moins de deux heures après y être allé ou un besoin de se lever au moins deux fois par nuit pour uriner,
- une augmentation de la fréquence des mictions et de leur volume, appelée aussi polyurie,
- une impériosité mictionnelle, avec un besoin urgent d'aller uriner, sans possibilité de se retenir.
Les manifestations irritatives sont les plus gênantes car elles surviennent généralement la nuit.
 

Lorsque les troubles urinaires liés au veillissement de la prostate affectent la qualité de vie, il est important de ne pas attendre la survenue de complications pour consulter un médecin.

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